Les filières énergétiques

Introduction

Dans cet article nous avions vu comment le muscle se contractait d’un point de vue microscopique. Aujourd’hui, nous allons un cran plus loin et nous allons essayer de comprendre comment l’énergie qui permet cette contraction est créée. Pourquoi étudier ce sujet? Les filières sont en fait la base de l’entrainement, les comprendre permet de réaliser un programmation intelligente, de comprendre les demandes des sports et éviter le surentrainement.

Pour rappel, nous avions vu que le muscle était composé de fibres musculaires, elles-mêmes composées de myofibrilles. Nous avions vu, qu’au niveau microscopique, le muscle était composé de sarcomères, l’unité contractile de base. C’est au-sein du sarcomère que tout se joue. Différents filaments (actine et myosine) vont glisser et raccourcir les sarcomères, provocant au niveau macro, la contraction du muscle.

Nous avions également vu, qu’au commencement de ce processus se trouvait une molécule bien précise l’ATP. L’ATP – ou Adénosine Tri Phosphate – est en quelque sorte la monnaie d’échange de l’énergie au sein du corps humain. En effet, c’est une réaction chimique qui va transformer l’ATP en énergie mécanique, ce qui va permettre aux filaments de glisser et de contracter le muscle. Sans ATP, il n’y a pas de contraction musculaire. Seulement, le corps n’en stocke que très peu, et il doit constamment trouver un moyen de renouveler ses stocks d’ATP.

Pour ce faire, il s’appuie sur ce que l’on appelle les filières énergétiques. En fonction du type d’effort, le corps humain va utiliser différentes sources d’énergie. Aujourd’hui nous verrons cela de manière superficielle, sans rentrer dans les détails de chaque filière. Nous reviendrons sur chacune d’entre elles dans de prochains articles. L’idée aujourd’hui est de donner une idée générale de comment est créée l’énergie au sein du corps humain.

Les Filières Energétiques

 

Un sujet en constante évolution

Le consensus actuel catégorise les filières en fonction de 2 critères, l’utilisation d’oxygène d’une part et la présence de lactate (qui a mauvaise réputation à cause de l’acide lactique – nous y reviendrons) d’autre part. Les filière utilisant de l’oxygène sont dites “aérobie”, et “anaérobie” si elles n’utilisent pas d’oxygène. Pareillement, les filières reposant sur l’utilisation de lactate sont dite “lactiques”, et “alactiques” à contrario. Le corps humain dispose de 3 principales filières pour produire de l’énergie:

  1. L’anaérobie alactique: c’est un effort bref et intense, il se base sur la dégradation de la phosphocréatine.

  2. L’anaérobie lactique: c’est un effort de type sprint long (comme un 400m ou un 800m en athlétisme). Cette filière se base sur la glycolyse, la dégradation du glucose.

  3. L’aérobie: c’est un effort long, et cette filière se base principalement sur l’utilisation de graisses afin de produire de l’énergie.

Historiquement, on a eu tendance à voir les filières comme des silos et les noms portent un petit peu à confusion. On comprend à présent qu’à tout moment toutes les filières sont utilisées, seulement l’une ou l’autre sera prédominante en fonction du type d’effort et de l’intensité de celui-ci. Il s’agit en fait d’un continuum ou chaque filière contribue dans une certaine mesure à la quantité d’énergie fournie.

Source: https://www.coachfootballpro.com

 

Le continuum des filières énergétiques

La filière des phosphagènes permet de produire énormément d’énergie en très peu de temps, ce sont les efforts explosifs. Seulement les stocks en phosphocréatine étant limités, on ne peut fournir de l’énergie longtemps à travers cette filière.

Si l’effort doit être maintenu plus longtemps, s’enclenche alors la glycolyse qui va utiliser les réserves de sucres (notamment ceux stockés dans les muscles sous formes de glycogène) pour produire de l’énergie. Cette filière met un peu de temps à s’enclencher, mais permet de maintenir un effort relativement intense quelques minutes. Encore une fois, les stocks en sucres sont limités, car pour l’organisme stocker les excès d’énergie sous forme de graisse est plus intéressant. Une fois les stocks épuisés, il faudra recourir à une autre filière.

Au cas où l’effort devait continuer, la filière aérobie prendrait le relai petit à petit et enclencherait notamment la lipolyse afin d’utiliser les graisses pour produire de l’énergie. Cette filière peut produire des efforts d’une moindre intensité mais beaucoup plus longtemps. Comme la lipolyse met du temps à se mettre en route, cela a donné lieu à une fausse croyance selon laquelle il faudrait “faire du cardio pendant au moins 30min afin de bruler des graisses”. Cette idée est fausse étant donné qu’au repos la filière aérobie est principalement utilisée, et que nous brulons constamment des graisses.

 

Conclusion

Dans cet article nous avons vu comment le corps humain créait de l’énergie à partir de différents substrats que sont la phosphocréatine, les glucides et les lipides. Nous avons vu que la molécule permettant la contraction musculaire était l’ATP, mais que nous n’en stockions qu’une petite quantité et c’est pourquoi nous devons recourir à d’autres substrat.

Finalement, tous les substrats seront transformés en ATP, et ce plus ou moins rapidement. Certains efforts vont dont privilégier certaines filières. Ceci est une notion essentielle lorsque l’on établi une planification d’entrainement.

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